La formation de Juliette Morel se construit par rebondissements. D’abord formée au design, elle ressens le besoin d’aller vers une pratique plus plastique. Elle écarte des pratiques qui mettent l’objet plastique dans une inertie, pour chercher sa confrontation avec une forme de récit. Elle s’oriente alors vers un double cursus en théâtre et en design d’espace public, pour créer une passerelle entre ma formation initiale et ma curiosité pour l’objet scénique.

Son intérêt pour le spectacle vivant prend de plus en plus de place, et la conduit vers le cursus scénographie de l’ENSATT. De ce parcours, elle garde un fort intérêt pour des questions urbaines, d’aménagement et de construction de la ville, et un véritable ancrage dans le spectacle vivant. Elle nourris cette double casquette en s’investissant dans des formes pluridisciplinaires, en allant vers des démarches qui questionnent les pratiques ou le faire ensemble. Le travail en équipe occupe une place importante dans son approche, pour faire résonner la richesse de la pluridisciplinarité.

C’est ainsi qu’elle développe une pratique de l’espace dans différents champs : l’aménagement urbain avec des collectifs d’architectes et urbanistes, des installations plastiques qui racontent des territoires, des formes théâtrales qui se frictionnent avec des formats documentaires, ou encore des spectacles visuels qui mêlent les langages de la marionnette, du mime et du jeu. Elle  cherche une dramaturgie des espaces , pour faire en sorte que l’espace apporte ce que le jeu, le texte, ne dit pas. Elle cherche les interlignes, le cadre. En cela, elle est impliquée dans une lecture dramaturgique des spectacles, qui l’a peu à peu amené à accompagner le travail de mise en scène ou faire de la co-écriture sur certains projets.