André Jolivet

Né.e en 1905

Décédé.e en 1974

Nationalité française

Ses œuvres au répertoire

Suite en Concert (1965) | Flûte solo et 4 percussionnistes | 16′

André Jolivet est né à Montmartre le 8 août 1905. D’une mère pianiste, et d’un père ingénieur, Jolivet est attiré par l’Art dès sa plus tendre enfance. Peintre tout autant que poète, il finit par étudier sérieusement le violoncelle avec Louis Feuillard. A la chorale de Notre-Dame de Clignancourt, il rencontre l’Abbé Theodas qui lui enseigne les techniques d’écriture, et qui lui fait découvrir les polyphonies des XVIème et XVIIème siècles.

Les parents d’André Jolivet lui refusent la musique. Ils le dirigent vers l’Ecole Normale d’instituteurs, vers des études de sociologie et de philosophie. Mais le jeune Jolivet a de la suite dans les idées. Il part au service militaire en 1925 et, dès son retour, il commence à enseigner et à composer. En 1929, il rencontre Paul Le Flem, qui lui est présenté par son ami le peintre Valmier. Un an plus tard, après l’audition d’Amériques, Le Flem le présente à Varèse avec qui il étudiera pendant trois ans, et qui le marquera toute sa vie durant. En 1933, juste avant son départ pour New-York, Varèse avait offert à Jolivet quelques cadeaux, des objets qui décoraient son studio parisien : deux sculptures de Calder, l’une en fil de fer, une vache, l’autre, un oiseau découpé dans une feuille de tôle, une chèvre suédoise en paille, un cheval de raphia à la crinière bleue, un buste de femme en alfa tressé venant de Bali et un pantin articulé en bois recouvert de cuivre. Deux ans plus tard, ces objets seront à l’origine de Mana, la première grande œuvre pour piano d’André Jolivet, qui composera en 1960 pour les Percussions de Strasbourg Cérémonial à la mémoire d’Edgar Varèse.

Jolivet se tourne très tôt vers la musique originelle, celle des peuples primitifs aux pouvoirs incantatoires. Adolescent déjà, il avait mis en musique l’un de ses poèmes titré RomanceBarbare. Il se préoccupe de l’invisible et veut que sa musique entre en relation directe avec « le système cosmique universel ». Pour cela, il joue avec les rythmes, avec le silence qu’il fait vivre et qu’il tue.

« Le silence, dit Jolivet, est la vraie musique et la musique n’est qu’un art d’orner le silence, un art qui fait valoir la silence. La musique est née de l’horreur du silence. C’est l’organisation du silence. Le silence de la nature est rempli de beaucoup de choses qui ne sont pas sur la terre ».

Sans aucune diffusion électrique du son, Jolivet maîtrise une conception originale de l’espace sonore en donnant à la répétition un rôle capital. Il recrée un monde magique et primitif en jouant avec le spectre sonore et des harmonies très personnelles et un souci mélodique constant. Un seul maître, Varèse ; aucune «descendance » véritable : Jolivet est en ce sens marginal et unique en cette fin du XXème siècle. Mais il vivait avec un réel sentiment de continuité, de pérennité de l’Ecole française caractérisée par son appréhension si particulière de la musique, son élégance, son raffinement, se sentant en quelque sorte le descendant de Rameau, Couperin, Berlioz, Fauré, Debussy ou Ravel.

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