Aks (1987) | soprano et ensemble instrumental (7 musiciens) | 9′
Aria (1991) | clarinette et ensemble instrumental (13 musiciens) | 11′
Canto (1994) | soprano, clarinette en sib et violoncelle | 7′
Cascando (1997) | ensemble instrumental (8 musiciens) | 10′
Comoedia (1992) | soprano et ensemble instrumental (6 musiciens) | 10′
Lumen (1977) | soprano et ensemble instrumental (6 musiciens) | 7′
Ô Berio (2006) | soprano et ensemble instrumental (13 musiciens) | 1′
Si Pascal Dusapin s’affirme aujourd’hui comme une des principales et des plus singulières personnalités de la musique française, c’est sans doute grâce à la régularité et la richesse de son travail. Depuis la fin des années soixante-dix, il se développe en effet dans tous les domaines de la composition – instrument seul, musique de chambre, ensemble, chœur, orchestre, opéra… et il n’est pas une forme qui ne serait pas approchée ; même le piano, instrument longtemps délaissé, fait désormais l’objet d’un cycle d’études et d’un trio. Trois opéras, deux oratorios, quatre quatuors à cordes et des pièces d’orchestre dont, récemment, les quatre “ solo pour orchestre ”, ont notablement contribué à sa notoriété. Mais au delà de telle ou telle partition, c’est d’un style et d’une rare constance créative dont il faut parler.
Soucieux de la facture de ses œuvres, comme de leur rapport aux interprètes, Pascal Dusapin fait montre d’une véritable passion pour la matière instrumentale ou vocale. Des pièces pour instrument seul – la série en comporte plus d’une quinzaine, reconnaissable par ses titres débutant par “ I ” – aux grandes formes, on trouve ce même flux, cette même qualité plastique et sonore, cette même volonté d’embrasser les techniques et le vocabulaire le plus expressif. Son écriture, très tôt émancipée de l’influence de ses premiers maîtres (Iannis Xenakis et Franco Donatoni), ne renonce ainsi jamais à un certain lyrisme et au déploiement d’une énergie maîtrisée qui conjugue rigueur de l’organisation formelle et liberté de l’invention. L’opposition entre des masses sonores brutes et des constructions fluides, recourant à des systèmes harmoniques plus apaisés, est souvent caractéristique de son style. Les quatre quatuors à cordes, écrits de 1982 à 1997 offrent certainement le plus bel aperçu des préoccupations et de l’évolution stylistiques du compositeur.
Autre champs d’affinité : les voix, solistes ou chorales. Les références volontiers littéraires, picturales, philosophiques, de Pascal Dusapin y trouvent leur terrain d’épanouissement, témoignent du réel désir de ne pas enfermer sa démarche et de la garder en éveil sur le monde. Ses deux oratorios (Niobé et La Melancholia), composés sur des montages de textes anciens, ses quatre opéras qui font appel à des auteurs contemporains ou du XXème siècle (Olivier Cadiot, Heiner Müller, Gertrude Stein, Aldo Palazzeschi), comme les récentes pièces pour chœur a cappella ou avec ensemble, illustrent le souci d’une recherche formelle associée à l’aboutissement de l’expression. Le soin apporté au choix des effectifs et aux architectures souligne encore une fois cette aptitude à développer un langage libre et foisonnant.
Musicien épris de liberté, ne renonçant ni aux acquis d’un certain classicisme ni aux avancées des avant-gardes, Pascal Dusapin construit une œuvre véritable, indépendante, à l’abri des chapelles ou des écoles. Destinée tout autant au musicien qu’au profane, elle s’inscrit dans son siècle avec une acuité certaine.
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