Vernet,_Horace_-_Mazeppa_and_the_Wolves_-_1826

Mazeppa

Concert
© NC

La nouvelle de Christophe Hardy, dont il a lui-même tiré le présent livret (extraite de La Mise en pièces, 2004), s’intitule Mazeppa et s’inspire d’un personnage mi-historique mi-légendaire : Ivan Mazepa (~1639-1709), jeune page au service du roi Casimir de Pologne, surpris en flagrant délit d’adultère avec la jeune épouse d’un gentilhomme polonais, et condamné à être attaché nu sur le dos d’un cheval rendu fou et lâché dans la forêt. Byron, Pouchkine, Hugo, Liszt, Horace Vernet et bien d’autres se sont emparés de cet épisode extraordinaire de chevauchée mêlant le voluptueux, le morbide et l’héroïque.

Mais, loin du romantisme épique exalté par les poètes, les compositeurs et les peintres du XIXe siècle, c’est la figure de l’amante que nous retenons ici et qui devient centrale : une héroïne qui lutte, hurle son refus de l’injustice et de l’oppression, revendique sa liberté et son droit au désir pour le corps supplicié de Mazeppa, l’homme qu’elle aime.
C’est la « vision », imaginée en temps réel, de cette course effrénée et des souffrances endurées par son amant qu’elle développe sous nos yeux en une transe hypnotique inspirée où elle s’affirme combattante très volontaire et amoureuse éperdue.

 

« Lorsque la soprano Chantal Perraud m’a un jour demandé de lui écrire une pièce lyrique d’un format réduit, avec un petit groupe d’instruments, j’ai tout de suite pensé utiliser – au moins en partie – des instruments différents de l’instrumentarium habituel au concert, comme le Duduk arménien et le cymbalum, par exemple. Ce choix d’instruments empruntés à la fois à l’orient et à l’Europe centrale et occidentale m’est apparu évident dès ma première lecture de la nouvelle de Christophe Hardy. Celle-ci appelait une « couleur » sonore différente, susceptible de correspondre au caractère intemporel et géographiquement indéterminé de ce beau conte cruel où la violence finit par céder devant la force de la résilience. Des instruments venant des quatre points cardinaux destinés à créer un brouillage de la perception chez l’auditeur et une permanente incertitude des références musicales et culturelles. Un monde sonore conservant une forme d’étrangeté, à la fois familière et venant d’ailleurs, comme d’un rêve.
L’œuvre est dédiée à Chantal Perraud. »

Patrick Marcland

 

Monodrame pour soprano et ensemble instrumental. Commande du Printemps de Monte-Carlo.

Informations pratiques

19 Mars 2017
Printemps des Arts de Monte-Carlo

Avec la participation de Chantal Perraud [soprano], Joël Versavaud [saxophone], Matthias Champon [trompette], Cyril Dupuy  [cymbalum], Thomas Keck [guitare], Claudio Betinelli [percussionniste], Marine Rodallec [violoncelle], Charlotte Testu [contrebasse] et Sébastien Boin [direction].

Patrick Marcland | Mazeppa | création mondiale

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