« Lorsque Sébastien Boin m’a proposé d’écrire quelque chose pour Sirènes et midi net, ce texte de Rimbaud, Démocratie, m’est revenu en mémoire et s’est imposé à moi comme une évidence indémontrable. La fonction de la sirène urbaine, outre la puissance sonore qu’elle déploie, annonce une catastrophe imminente, c’est une association qui va de soi. Mais ce n’est pas tout à fait de ce type de danger dont parle Rimbaud dans Démocratie. Le poète cite les paroles violentes de ce qui semble être un groupe armé. L’emploi des guillemets sur l’ensemble de ce poème ne laisse aucun doute sur cette mise à distance. Par le titre, qui peut sembler énigmatique, on peut très bien imaginer que les mercenaires qui s’expriment ici sont le bras armé, brutal et sanguinaire d’une démocratie…
Même si j’ai voulu ce moment musical, dérisoire et ludique, il n’en évoque pas moins un effroi vis à vis d’une possible dérive de notre démocratie, telle qu’elle existe aujourd’hui. »