Karthala a été conçu pour une demande spécifique concernant un quartier de Marseille où résident des Comoriens. Salim Hatubou est un des chantres de cette région de l’Océan Indien. J’ai eu l’occasion de survoler cette grande Île lors de voyages à l’île de la Réunion pour la réalisation de « Baiser de Terre » une grande fresque musicale liée à la Réunion qui était une de mes réalisations les plus significatives. L’influence africaine est très présente dans « Karthala », cela m’a inspiré pour faire appel à faire référence notamment aux polyphonies africaines dans les superpositions des structures musicales. Karthala est le nom du volcan qui domine cette région, puissance terrifiante qui induit les mouvements sociaux de cette région. Il est intéressant de noter que le contemporain des musiques se lie à des références autres que l’Occident (l’époque d’une musique contemporaine très occidentale du XXème siècle et bien centralisée est dépassée); le contemporain des musiques s’ouvre sur les espaces de la planète géographiquement, historiquement, sociologiquement, c’est en ce sens que j’espère avoir pu répondre à cette demande qui se lie à un quartier populaire de Marseille, ville d’acceuil sur la Méditerranée et bien au-delà… Paris ou Marseille, le Nord ou le Sud, vaste espace humain bien différent… j’ai répondu récemment à une proposition pour la Lituanie qui intégrait un moment donné l’hymne ukrainien, nous étions hébergé au bord du Niemen, la Russie en face… c’était une demande d’une équipe de musiciens liée à l’église luthérienne de Lituanie. Cela signifie qu’il me paraît important que l’espace musical rejoigne les différents espaces humains,  celui de la planète entière… une forme d’oecuménisme en quelque sorte… c’est en ce sens que ce projet Karthala m’a vivement intéressé dans le cadre d’une ville que j’aime particulièrement, Marseille…

François Rossé