genre :
Instrumentale
durée :
10 minutes
année :
2019 [nouvelle version]
création(s) :
12 octobre 2019 | Festival ¡ Viva Villa ! | Grande Galerie de l »Hôtel Caumont, Collection Lambert, Avignon
éditeur :
Les Éditions Musicales du Tremble
Ce travail sur la représentation de la lumière a été initié lors de mon séjour à la Villa Médicis entre 1996 et 1998, puis retravaillé à la Casa de Velazquez entre 1999 et 2001 et repris à Kyoto au printemps 2018. Nous pouvons capter la lumière, la cultiver en nous et lui rendre ses fruits comme des arbres, don et contre-don, comme nous l’enseignent les sociétés dites primitives dont les modes de vie sont si bien adaptés à leur écosystème. Mais en définitive, c’est notre rapport au monde qui est ici en jeu : ce Livre d’Heures en est l’expérience sonore, de nuit en nuit.
Thierry Machuel
Le rabbin : Qu’as-tu vu, Sarah, dans les profondeurs de l’enfer ?
Sarah : Je vois le feu, mais je ne vois pas Yukel. Je vois l’eau qui étouffe la flamme, mais je ne vois pas Yukel. Je vois l’eau et le feu.
Le rabbin : Qu’est-ce que tu as vu, Yukel, au milieu de la nuit ?
Yukel : Je vois l’ombre dans l’ombre, mais je ne vois pas la nuit. Je vois le soleil dans le soleil, mais je ne vois pas le jour.
Le rabbin : Qu’est-ce que tu espères, Sarah, dans les profondeurs de l’enfer ?
Sarah : Je suis entre le fer et le fer et je rêve d’horizons. Je suis entre le mur et le mur et je rêve de récoltes.
Le rabbin : A quoi t’attends-tu, Yukel, au milieu de la nuit ?
Yukel : Ne pas voir ; les derniers voient pour atteindre le dernier promontoire de la vue.
Edmond Jabès, Le livre des questions, extrait, Gallimard
Pour recevoir nos informations,
inscrivez vous à notre newsletter !