« Lorsque la soprano Chantal Perraud m’a un jour demandé de lui écrire une pièce lyrique d’un format réduit, avec un petit groupe d’instruments, j’ai tout de suite pensé utiliser – au moins en partie – des instruments différents de l’instrumentarium habituel au concert, comme le Duduk arménien et le cymbalum, par exemple. Ce choix d’instruments empruntés à la fois à l’orient et à l’Europe centrale et occidentale m’est apparu évident dès ma première lecture de la nouvelle de Christophe Hardy. Celle-ci appelait une « couleur » sonore différente, susceptible de correspondre au caractère intemporel et géographiquement indéterminé de ce beau conte cruel où la violence finit par céder devant la force de la résilience. Des instruments venant des quatre points cardinaux destinés à créer un brouillage de la perception chez l’auditeur et une permanente incertitude des références musicales et culturelles. Un monde sonore conservant une forme d’étrangeté, à la fois familière et venant d’ailleurs, comme d’un rêve.
L’œuvre est dédiée à Chantal Perraud. »
Patrick Marcland